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POSE VAGABONDE Jean-Marie POIRIER

Photo d’Olivier RACAUD par Jean-Marie POIRIER « POSE VAGABONDE ».

Il a débuté sa carrière comme métallier forgeron pour devenir 25 ans plus tard facilitateur coach. Le parcours d’Olivier peut sembler atypique. Son histoire est jalonnée de faits marquants qui sont aujourd’hui autant de piliers pour son nouveau métier tourné vers le mieux-être. Les formations exigeantes qu’il suit, lui apportent les outils pour un accompagnement optimal.

Originaire des Herbiers (Ardelay plus précisément) Olivier souffre tout jeune d’une importante perte d’audition. « Cela m’a posé des problèmes durant ma scolarité. Ce handicap me valait des moqueries ; on ne parlait pas harcèlement à cette époque. J’étais obligé de changer d’école tous les deux ans. Il fallait que j’accepte ma différence ». À 15 ans il claque la porte de l’école pour faire son apprentissage en métallerie chez Philippe Soulard. CAP en poche, il travaillera dans quelques entreprises du bocage : charpente métallique Joël Renou, Ets Bourasseau… « J’ai passé à 19 ans un permis poids lourd et je suis rentré chez Jacques Pineau comme chauffeur ».

Dès l’âge de 13 ans, Olivier multiplie ses engagements associatifs. « Foot, garderie, foyer des jeunes, comité des fêtes… La relation à l’autre m’anime depuis longtemps ». Une sensibilité qui n’a pas échappé à sa tante, coach-sophrologue- depuis 27 ans. Elle lui propose de suivre une formation d’écoute centrée sur la personne, selon l’enseignement de Carl Rogers. « À 23 ans, je me retrouve au milieu de médecins, cancérologues…je suis le plus jeune ; je viens en moto et je suis routier…J’apprends beaucoup durant deux ans, des weekends du vendredi au dimanche ».

La semaine, il est sur la route. « Le restaurant était un moment d’échange incroyable avec les routiers, un chassé-croisé incessant qui m’a tellement appris des différentes régions françaises ». Une ouverture à l’autre qui façonne sa personnalité. Un jour, sur celle qu’on appelle la ‘route de la mort’ dans les environs de Moulins, Olivier est impliqué dans un tragique accident. « Mon patron m’a remis tout de suite au volant ; je n’ai pas eu le temps de gamberger ».  

Avec sa femme Ophélie, Olivier fait construire sa maison à Saint Paul en Pareds. « Il y a eu de grosses malfaçons. Le genre de situation où chacun se renvoie la balle. Le procès a reconnu la responsabilité du constructeur au bout de six ans… ». Quelques années plutôt, Olivier avait été confronté à un nouvel accident très grave. « Il y avait tout pour sombrer ». Soutenus par leur entourage, lui et son épouse comptent d’abord sur eux-mêmes. Le ménage fait le choix de la rupture en vendant la maison, en changeant d’employeurs. « C’était le seul moyen pour avancer. En acceptant de vivre dans un premier temps en gîte ou en caravane ». Ophélie travaillant sur la Roche se rapproche et Olivier lui trouve un autre emploi. « J’ai poursuivi un peu le transport avant de trouver un poste de magasinier cariste. Je n’étais pas bien ; j’ai dit : Stop ! »

La multiplication des difficultés oblige Olivier à se poser. « J’ai repris le chemin de la formation pour m’aider à avancer face à ces différentes épreuves ». Son papa, atteint de Parkinson depuis l’âge de 41 ans, est en maison de retraite « Comme si nous n’avions pas suffisamment de décisions à prendre pour nous ! Pendant cette longue période, j’ai beaucoup appris de ma maman, du regard qu’elle porte sur la vie, accueillir ce qui est, sans être dans la colère ou le jugement ». Durant ses formations, Olivier partage son vécu. « Pour y arriver dans la vie, il faut paraître bien, donner une image. Au risque de taire ce qui ne va pas, concentrer et garder pour soi toutes les émotions, jusqu’à ce que ça explose. Il faut s’autoriser à regarder les choses en nous, à les exprimer pour s’en libérer, tout simplement, sans jugement ».

Une expérience qui lui donne de solides appuis lorsqu’il est avec des clients dans son cabinet. « C’est quand tout accélère qu’il faut s’autoriser la prise de recul, le temps du regard différent ? Je donne des clés pour regarder autrement, notamment pour ceux qui sont pris dans le tourbillon des affaires, dirigeants ou commerciaux. Je reçois également des particuliers ».

La pandémie ne soulage pas la souffrance, que ce soit dans la vie de tous les jours ou au travail. « On ne contrôle plus ; ça génère du stress. A contrario il faut aussi voir notre capacité d’adaptation. Depuis le Moyen-âge il y a eu des opportunistes à chaque fois qu’il y a eu des crises. Ma grand-mère de 95 ans me rappelle souvent qu’elle a connu des moments difficiles et qu’elle est toujours là. Cette sagesse m’inspire ».

Olivier a cette faculté de regarder le bon côté des choses. « Ma déficience auditive m’a appris à regarder différemment, comme les personnes sourdes. J’ai développé ça sans m’en rendre compte. L’expérience de la maison nous a beaucoup servi par la suite. Nous aurions pu nous engluer dans nos difficultés ». Il poursuit sa certification de chauffeur renouvelable tous les cinq ans. « Conduire un camion est toujours ressourçant pour moi. J’ai envie de rouler, tout en mettant la priorité sur mon activité de coach ».

Le volontarisme qu’il affiche connait aussi des bas. « Je peux parfois me poser une demi-heure, repousser des coups de téléphone. Ne rien faire c’est déjà faire, si c’est conscient ». Son histoire personnelle, semée d’embûches, l’a forgé. « jouer petit ne sert pas le monde disait Mandella. Ma différence est devenue ma richesse, et la richesse du monde est faite de nos différences ». C’est le sens du tableau qui ne passe pas inaperçu dans son cabinet. « C’est ma devise à propos de la différence, et du respect étroitement lié ».

POSE VAGABONDE Jean-Marie POIRIER

Photo d’Olivier RACAUD par Jean-Marie POIRIER « POSE VAGABONDE ».

Il a débuté sa carrière comme métallier forgeron pour devenir 25 ans plus tard facilitateur coach. Le parcours d’Olivier peut sembler atypique. Son histoire est jalonnée de faits marquants qui sont aujourd’hui autant de piliers pour son nouveau métier tourné vers le mieux-être. Les formations exigeantes qu’il suit, lui apportent les outils pour un accompagnement optimal.

Originaire des Herbiers (Ardelay plus précisément) Olivier souffre tout jeune d’une importante perte d’audition. « Cela m’a posé des problèmes durant ma scolarité. Ce handicap me valait des moqueries ; on ne parlait pas harcèlement à cette époque. J’étais obligé de changer d’école tous les deux ans. Il fallait que j’accepte ma différence ». À 15 ans il claque la porte de l’école pour faire son apprentissage en métallerie chez Philippe Soulard. CAP en poche, il travaillera dans quelques entreprises du bocage : charpente métallique Joël Renou, Ets Bourasseau… « J’ai passé à 19 ans un permis poids lourd et je suis rentré chez Jacques Pineau comme chauffeur ».

Dès l’âge de 13 ans, Olivier multiplie ses engagements associatifs. « Foot, garderie, foyer des jeunes, comité des fêtes… La relation à l’autre m’anime depuis longtemps ». Une sensibilité qui n’a pas échappé à sa tante, coach-sophrologue- depuis 27 ans. Elle lui propose de suivre une formation d’écoute centrée sur la personne, selon l’enseignement de Carl Rogers. « À 23 ans, je me retrouve au milieu de médecins, cancérologues…je suis le plus jeune ; je viens en moto et je suis routier…J’apprends beaucoup durant deux ans, des weekends du vendredi au dimanche ».

La semaine, il est sur la route. « Le restaurant était un moment d’échange incroyable avec les routiers, un chassé-croisé incessant qui m’a tellement appris des différentes régions françaises ». Une ouverture à l’autre qui façonne sa personnalité. Un jour, sur celle qu’on appelle la ‘route de la mort’ dans les environs de Moulins, Olivier est impliqué dans un tragique accident. « Mon patron m’a remis tout de suite au volant ; je n’ai pas eu le temps de gamberger ».  

Avec sa femme Ophélie, Olivier fait construire sa maison à Saint Paul en Pareds. « Il y a eu de grosses malfaçons. Le genre de situation où chacun se renvoie la balle. Le procès a reconnu la responsabilité du constructeur au bout de six ans… ». Quelques années plutôt, Olivier avait été confronté à un nouvel accident très grave. « Il y avait tout pour sombrer ». Soutenus par leur entourage, lui et son épouse comptent d’abord sur eux-mêmes. Le ménage fait le choix de la rupture en vendant la maison, en changeant d’employeurs. « C’était le seul moyen pour avancer. En acceptant de vivre dans un premier temps en gîte ou en caravane ». Ophélie travaillant sur la Roche se rapproche et Olivier lui trouve un autre emploi. « J’ai poursuivi un peu le transport avant de trouver un poste de magasinier cariste. Je n’étais pas bien ; j’ai dit : Stop ! »

La multiplication des difficultés oblige Olivier à se poser. « J’ai repris le chemin de la formation pour m’aider à avancer face à ces différentes épreuves ». Son papa, atteint de Parkinson depuis l’âge de 41 ans, est en maison de retraite « Comme si nous n’avions pas suffisamment de décisions à prendre pour nous ! Pendant cette longue période, j’ai beaucoup appris de ma maman, du regard qu’elle porte sur la vie, accueillir ce qui est, sans être dans la colère ou le jugement ». Durant ses formations, Olivier partage son vécu. « Pour y arriver dans la vie, il faut paraître bien, donner une image. Au risque de taire ce qui ne va pas, concentrer et garder pour soi toutes les émotions, jusqu’à ce que ça explose. Il faut s’autoriser à regarder les choses en nous, à les exprimer pour s’en libérer, tout simplement, sans jugement ».

Une expérience qui lui donne de solides appuis lorsqu’il est avec des clients dans son cabinet. « C’est quand tout accélère qu’il faut s’autoriser la prise de recul, le temps du regard différent ? Je donne des clés pour regarder autrement, notamment pour ceux qui sont pris dans le tourbillon des affaires, dirigeants ou commerciaux. Je reçois également des particuliers ».

La pandémie ne soulage pas la souffrance, que ce soit dans la vie de tous les jours ou au travail. « On ne contrôle plus ; ça génère du stress. A contrario il faut aussi voir notre capacité d’adaptation. Depuis le Moyen-âge il y a eu des opportunistes à chaque fois qu’il y a eu des crises. Ma grand-mère de 95 ans me rappelle souvent qu’elle a connu des moments difficiles et qu’elle est toujours là. Cette sagesse m’inspire ».

Olivier a cette faculté de regarder le bon côté des choses. « Ma déficience auditive m’a appris à regarder différemment, comme les personnes sourdes. J’ai développé ça sans m’en rendre compte. L’expérience de la maison nous a beaucoup servi par la suite. Nous aurions pu nous engluer dans nos difficultés ». Il poursuit sa certification de chauffeur renouvelable tous les cinq ans. « Conduire un camion est toujours ressourçant pour moi. J’ai envie de rouler, tout en mettant la priorité sur mon activité de coach ».

Le volontarisme qu’il affiche connait aussi des bas. « Je peux parfois me poser une demi-heure, repousser des coups de téléphone. Ne rien faire c’est déjà faire, si c’est conscient ». Son histoire personnelle, semée d’embûches, l’a forgé. « jouer petit ne sert pas le monde disait Mandella. Ma différence est devenue ma richesse, et la richesse du monde est faite de nos différences ». C’est le sens du tableau qui ne passe pas inaperçu dans son cabinet. « C’est ma devise à propos de la différence, et du respect étroitement lié ».